«Une autre idée fausse : nous serions assis sur un trésor qu’il nous suffirait de ramasser. Le fait que les géants du Web tirent une manne considérable de nos données massivement, ne veut pas dire qu’elles ont une vraie valeur individuellement et qu’ils soient prêts à payer pour ces données en réduisant leurs profits. Dans les systèmes de « crowd sourcing » comme Mechanical Turk, des foules d’internautes produisent déjà sur le Web mais pour de très faibles profits. Ne rêvez pas : personne ne vous paiera une fortune pour dire que la soupe était bonne ou le lit un peu dur.»
[…] Si notre société a un problème avec la notion de propriété, c’est bien plutôt dans l’excès. La question de la liberté de photographier un panorama le prouve. Le droit de l’auteur d’un bâtiment comme la Bibliothèque nationale de France nuit à la liberté de faire des photos du quartier. Il devient nécessaire de rappeler que les paysages urbains sont des biens communs.
[…] Si on affirme la propriété des données personnelles, est-ce à dire qu’on donne le droit de s’opposer à leur accès par des chercheurs en médecine, à leur archivage pour les futures générations d’historiens ?… Nous ne savons pas quels problèmes se résolvent, mais nous voyons bien quels problèmes se créent…»

Source : « La propriété des données personnelles est une fausse bonne idée »