Les pages de discussion sur Wikipédia : un terrain pour la recherche en sciences sociales

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En 2001, Jimmy Wales et Larry Sanger lancent Wikipédia, un projet d’encyclopédie en ligne collaborative dont la création et la modification d’articles est possible par tous les internautes et dont le contenu est libre1. Près de vingt ans plus tard, nous pouvons dire que le succès fut au rendez-vous. L’encyclopédie est bien souvent en tête des résultats sur les moteurs de recherche et même le géant Google utilise du contenu de Wikipédia dans certains de ses services2.

Basé sur la participation des Wikipédiens – à savoir n’importe quel internaute s’étant identifié par un nom d’utilisateur et ayant participé à l’édition d’articles sur Wikipédia – ce projet est l’exemple parfait du succès de l’intelligence collective sur Internet. Chaque internaute peut y participer, sans a priori sur son parcours académique, sa profession ou sa légitimité à traiter de tel sujet. Les Wikipédiens s’autorégulent et aucune instance externe, comme un comité scientifique par exemple, ne vient donner son dernier mot avant la création d’un article.

La création et la modification d’articles sur Wikipédia reposent avant tout sur les débats présents sur les pages de discussions. Une page de discussion, dont chaque article dispose, permet d’échanger des points de vue et d’argumenter afin d’améliorer au mieux l’article en question. Wikipédia possède de plus l’avantage d’archiver toutes ces discussions, offrant un visuel complet sur les débats que suscitent la création et la modification d’articles.

Sur Wikipédia, chaque article, ici l’article « Lausanne », dispose de sa propre page de discussion (dont l’onglet est ici surligné en rouge). Notons également tout à droite l’onglet « Voir l’historique », permettant d’avoir accès à toutes les versions antérieures de l’article, participant ainsi à la transparence éditoriale mise en avant sur la plateforme.

Il s’agit dans cet article de comprendre comment Wikipédia, et plus spécifiquement ses pages de discussion, permettent d’étudier les thèmes brulants et les sujets de tension au sein de la communauté. Pour ce faire, nous commençons premièrement par présenter l’espace (ou les espaces) de Wikipédia, les règles qui le composent et le processus éditorial qui accompagne la création et la modification des articles. Cette étape nous conduit ensuite à une réflexion sur les inégalités et les biais présents dans les espaces de discussion. Ce parcours nous amène enfin à tenter de comprendre si ces pages de discussion sur Wikipédia permettent d’étudier les avis sur des sujets controversés au sein, certes non pas de la société tout entière, mais au moins d’une plateforme spécifique d’Internet.

L’espace Wikipédia

Wikipédia et son contenu se basent sur ce qu’on appelle le crowdsourcing. Désignant un rassemblement d’informations et de ressources cumulées grâce à un nombre important d’utilisateurs, le crowdsourcing sur Internet repose sur le postulat que, lorsqu’une quantité conséquente d’individus se réunit, se mettrait alors en place une sorte d’autorégulation, d’équilibre, faisant émerger une intelligence collective, chaque internaute apportant sa touche à l’édifice. 

C’est en cela que Wikipédia et les possibilités qu’elle offre n’auraient jamais pu exister sans l’émergence d’Internet. Car le crowdsourcing, et Wikipédia en particulier, doivent leur existence à Internet, qui rend possible la création de nouveaux espaces de collaboration, à une échelle encore inégalée. Internet permet en effet une « synchôrisation » 3,à savoir l’existence d’un espace commun, élément indispensable pour rassembler les avis et les intelligences individuelles qui permettent de créer cette puissance collective. De fait, comme le résume Boris Beaude : 

« Wikipédia apparaît ainsi comme un espace dont l’émergence ne fut possible qu’avec la convergence de l’informatique, de la télécommunication, et d’une idéologie qui en proposa un assemblage qui autorise une expression libre, décentralisée et relativement illimitée » 

Beaude, 2015, p. 44

Décentralisée, tel est en effet le terme qui convient pour décrire l’organisation de cette encyclopédie en ligne. Hormis la Wikimedia Foundation, qui gère certains aspects administratifs de la plateforme et possède les serveurs sur lesquels est hébergée Wikipédia4, aucune instance placée au-dessus des contributeurs n’intervient dans la modification des articles ou n’impose de prise de position5. Nous avons au contraire affaire à des discussions et des prises de décision localisées6. Cette décentralisation est d’autant plus tangible lorsque l’on prend en compte les différentes versions de Wikipédia selon les nombreuses langues d’édition. Pour cause, chaque langue sur Wikipédia équivaut à une version relativement indépendante de l’encyclopédie. Les différentes langues disponibles pour la lecture d’un même article ne sont pas des traductions d’une version unique, mais bel et bien autant d’éditions différentes que de langues de lecture à disposition pour une même entrée. 

Cette absence de comité de rédaction impose naturellement certaines règles pour assurer une édition harmonieuse7. Citons notamment l’obligation de publier des écrits totalement neutres, ce qui implique de ne pas proclamer d’avis personnel ou de recherche originale et ainsi de s’appuyer uniquement sur des sources vérifiables. Mais par dessus tout, l’élément le plus important permettant une édition collective et participative est l’espace de discussion, qui structure et rassemble les avis et les contributions individuelles. Cet espace, qui prend la forme d’un forum de discussion, est présent sur chaque article et demeure indispensable, puisqu’une écriture collective, selon la philosophie véhiculée par Wikipédia, demande la recherche d’un consensus. Chaque aspect de l’écriture y est discuté, autant sur la forme que sur la substance de l’article. Dès lors, il devient clair que Wikipédia, de part ses pages de discussion, peut tout à fait être comprise comme un réseau social.

Toute cette structure fait de la communauté Wikipédia un recursive public, à savoir un groupe qui contrôle la plateforme par laquelle il communique. Ce concept nous vient de Christopher Kelty, qui le définit plus précisément comme “a public that is vitally concerned with the material and practical maintenance and modification of the technical, legal, practical, and conceptual means of its own existence as a public; it is a collective independent of other forms of constituted power and is capable of speaking to existing forms of power through the production of actually existing alternatives”8. Si l’auteur emploie ce concept pour parler plus généralement du phénomène des logiciels libres, il ne fait aucun doute que Wikipédia entre dans cette catégorie, tant les contributeurs ont la possibilité de s’exprimer et d’intervenir sur la forme du média par lequel ils communiquent. Dès lors, la communauté Wikipédia est un terrain d’étude fertile pour observer les discours des utilisateurs sur leur propre culture. Il est possible d’examiner ce à quoi ils accordent de l’importance, les règles dont ils discutent, ce qu’ils jugent acceptable ou non, etc.9.

Enfin, si les matériaux qui nous intéressent ici sont les espaces de discussion, mentionnons tout de même que l’encyclopédie en ligne est en partie modérée et éditée par des bots. Comme l’explique Sabine Niederer10, les bots sont utiles pour rapporter ou supprimer des actes de vandalisme, régler des problèmes de structure et de formatage, faire de la gestion administrative, etc. Les bots peuvent également alimenter eux-mêmes le contenu des articles en se connectant à des bases de données. Enfin, ils sont actifs lors de guerres d’édition et permettent aux articles de rester visibles et utilisables, même en cas de grosse affluence de contributeurs11. Ainsi, comme le fait remarquer Sabine Niederer, « tout le monde se focalise sur les contributeurs et personne ne réalise que cette “foule” est en fait une partie d’une vaste machine »12. D’autant plus que ces bots possèdent chacun, outre une page de présentation, leur page de discussion attitrée. Toute la communauté peut ainsi discuter des améliorations et des modifications à apporter sur le bot et le travail qu’il effectue13. Examiner les discussions autour de la gestions des bots sur Wikipédia peut ainsi être utile pour traiter de l’importance laissée à l’intelligence artificielle qui, rappelons-le, n’est rien d’autre qu’un artifice, une production humaine et sociale avec ses qualités et ses biais.

Le modèle Wikipédia : un contrôle éditorial a posteriori

Afin d’assurer une égalité de traitement dans les avis et contributions de chaque Wikipédien, l’encyclopédie en ligne repose sur un contrôle éditorial a posteriori. Chacun est libre de contribuer à un article et à sa discussion. Les modifications dudit article peuvent être discutées, validées ou rejetées. Ainsi, personne n’est censé recevoir plus ou moins de considérations, aucune parole ne vaut plus qu’une autre ; tout le monde est logé à la même enseigne. Ceci s’illustre notamment par le moyen d’identification des contributeurs : chaque Wikipédien choisit, au moment de son inscription, un pseudonyme, effaçant toute trace de son identité civile14. De fait, le statut social d’un contributeur, ses diplômes, son niveau d’éducation ou ses compétences a priori dans un domaine spécifique ne comptent pas et n’ont pas à être mises en avant. Sur Wikipédia, l’important n’est pas qui nous sommes, mais ce que nous écrivons et les références que nous mobilisons. Cela peut cependant poser des difficultés pour qui utilise Wikipédia comme matériau de recherche en sciences sociales : l’identité des contributeurs nous échappe en partie15

Si Wikipédia ne prend pas en compte notre statut et notre expérience en dehors de la plateforme, il apparaît cependant que l’ancienneté et la participation active d’un contributeur dans la communauté exerce une influence sur le poids de ses avis et de ses actions. Une bonne réputation au sein de la communauté permet en effet d’accéder à la fonction d’administrateur, qui endosse notamment le rôle de régulateur et de médiateur – ce qui permet, indirectement, de faire pencher la balance lors d’une prise de décision. Si l’on peut dire que Wikipédia jouit d’un processus éditorial d’apparence équitable, il semble malgré tout que cette écriture collaborative repose sur une certaine pyramide hiérarchique, peut-être indispensable pour maintenir une collaboration démocratique16. Comme le questionnent Frédéric Kaplan et Nicolas Nova :

« Afin de permettre l’auto-organisation d’une société égalitaire, l’émergence d’une oligarchie régulatrice est-elle indispensable ? C’est l’une des questions paradoxales que pose le succès de Wikipédia. » 

Kaplan & Nova, 2016, p. 12

Précisons que le rôle d’administrateur ne met pas en péril la structure décentralisée de Wikipédia, puisque les administrateurs ne sont pas employés de la Wikimedia Foundation, qu’ils sont rattachés à une seule version de Wikipédia (selon la langue d’édition) et qu’ils sont élus par les contributeurs de cette même version17.

Les pages de discussion : peut-on entendre tout le monde ?

Dès lors que l’on constate que les pages de discussion sont au centre du processus éditorial de Wikipédia, il est important, pour qui veut étudier les traces laissées sur ces talk pages18, de prendre acte des possibles inégalités que traduit ce type d’espaces. En effet, ces forums de discussion sont un matériau idéal pour observer les relations entre les membres de la communauté Wikipédia, et notamment les avis sur des sujets controversés, études souvent désignées sous le nom de mapping controversies. Cela revient à cartographier les débats qui se déroulent dans les espaces d’Internet, qui offre des possibilités nouvelles dans l’étude de débats en société. En comparaison aux autres médias, Internet permet une communication symétrique entre un nombre conséquent d’acteurs et ne pose pas de distinction figée entre les créateurs de contenu et le public19. Chaque internaute, dans les grandes plateformes numériques de médias sociaux, peut être à la fois créateur de contenu et viewer, à la fois acteur et spectateur. Une aubaine pour les sciences sociales. 

Cependant, la prudence est de mise lorsque l’on veut étudier des données qui, à l’origine, sont produites à d’autres fins que celles voulues par les chercheurs. Ce phénomène de repurposing20 engage à tenir compte de trois obstacles majeurs cités par Boris Beaude que sont « la représentativité discutable des traces (pas tous les individus et pas seulement des individus — cf. les bots, faux profils…), la pluralité des contextes de production (pratiques spécifiques, mises en scène, manipulations à des fins stratégiques) et les difficultés d’accès aux données (coût, légalité, compétence, éthique) »21. De manière générale, qui dit plus de données dit aussi plus de représentations possibles. Plus le volume de data est grand, plus la mise en contexte de ces données peut nous échapper. Il est important de toujours questionner les conditions de production de ces volumes de données, puisqu’ils ne sont, à l’origine, pas construits pour la recherche en sciences sociales. 

La prise en compte des possibles biais dans l’étude des débats sur Internet incite alors, dans le cadre de Wikipédia, à se demander si les pages de discussion permettent une représentativité suffisante des différents avis sur un sujet. Citons par exemple un problème certes grossier, mais qui constitue un obstacle conséquent, à la fois pour l’étude de cet espace que pour les Wikipédiens eux-mêmes : l’utilisation de faux-nez22, également appelé sockpuppets (accounts). Cela consiste, pour une même personne, à créer plusieurs comptes de contributeurs, permettant ainsi d’imposer son avis dans une discussion 23 ou encore de revenir dans une discussion après en avoir été banni pour non-respect des règles. 

D’autres biais, moins évidents, plus subtiles mais tout aussi pesants, peuvent également polluer une recherche démocratique d’un consensus. Il faut notamment tenir compte, lors de l’étude d’un débat collectif, de l’idée de la spirale du silence24. La sociologue Elisabeth Noelle-Neumann démontre avec cette théorie que les individus, par peur de se retrouver isolés, présentent la tendance à renoncer à faire valoir leur jugement personnel. De fait, lorsqu’un individu se trouve face à deux parties en opposition, son choix visible est bien souvent celui porté par l’opinion dominante : « exprimer l’opinion opposée, accomplir une action publique en son nom, c’est courir le danger de se retrouver isolé »25. Si nous couplons cet effet avec l’idée que l’opinion dominante n’est pas forcément celle de la majorité numérique, mais celle défendue avec le plus de conviction et avec le plus de visibilité, il en ressort alors, sur Wikipédia notamment, que certains acteurs d’un débat s’accaparent la parole alors que d’autres se taisent progressivement26. Ce mécanisme peut empêcher, lors d’un débat sur un article traitant d’un sujet controversé, l’atteinte d’une décision réellement consensuelle.

Cette monopolisation de la parole par certains contributeurs dans les discussions houleuses sur Wikipédia a notamment été mise en lumière par Laura W. Black et ses collègues. A l’aide d’une visualisation de réseaux, ils illustrent le cas d’une bonne discussion délibérative, qui se caractérise notamment par la présence de plusieurs personnes débattant entre elles où chacun peut s’exprimer, et non des dialogues déconnectés les uns des autres. A l’inverse, une discussion où des contributeurs monopolisent la parole peut être la conséquence d’une dispute hors sujet, souvent entre un nombre restreint d’individus27, ou encore d’une tentative de gestion de conflits. La visualisation de réseaux est ainsi d’une grande utilité pour mettre en valeur les nœuds de conflits.   

En Figure 2, l’illustration d’une bonne discussion délibérative. En Figure 3, un conflit hors sujet entre « PaulB » et « Tkorrovi », visible avec une flèche épaisse entre les deux internautes, synonyme d’une quantité importante d’échanges. En Figure 4, une gestion de conflits où « Snowspinner » est actif dans plusieurs conversations. S’il semble au premier abord monopoliser la parole, il faut prendre en compte le fait que ses interventions se déroulent sur plusieurs fils de discussions, et non pas sur une conversation unique. Figures tirées de Black et al., 2011, pp. 616 et 618. 

Enfin, il est important de ne pas limiter un corpus d’étude à une seule page de discussion, mais de prendre en considération, pour comprendre un contexte de débats sur Wikipédia, la création de nouveaux articles. En effet, comme le note Sabine Niederer28, les Wikipédiens ont tendance, lorsqu’un sujet engendre des controverses trop importantes, à créer de nouveaux articles illustrant les débats autour dudit sujet. Les Wikipédiens migrent alors vers ces nouveaux espaces de débats, délaissant l’article de base. Il est donc essentiel, pour avoir une vision globale d’une controverse, d’avoir une vue générale de tous les articles connexes traitant du sujet en question.

Wikipédia comme exemple type d’une public sphere ?

En prenant en compte toutes les considérations mentionnées aux sections précédentes, peut-on affirmer que Wikipédia, de par ses espaces de discussion, est une public sphere ? Cette plateforme est-elle concevable comme un espace de démocratie et de libre expression ? L’idée de public sphere nous vient de Jürgen Habermas29, qui décrit cet espace comme permettant des discussions libres et faisant la part belle aux polémiques et débats30. Si Jürgen Habermas estime que les grands médias du XXe siècle (presse écrite, radio, télévision) n’ont pas permis de créer cette public sphere31, il est intéressant de se demander si Wikipédia 32 peut représenter cet espace idéal de discussions libres et de débats où chacun peut s’exprimer. Et pour cause, comme nous l’avons observé dans la section « L’espace Wikipédia », l’encyclopédie en ligne est dépourvue de ligne éditoriale. Au lieu de mettre en avant une partie ou une idéologie politique, tous les avis jugés d’importance concernant un sujet sont cités et mis en contexte. Ajoutons à cela les espaces de discussion constamment sauvegardés, ce qui permet à chaque internaute de connaître le bilan des discussions passées, de suivre les débats et prises de décision qui se cachent derrière un article, puis d’y participer sans y avoir loupé une miette.

“Discussions on Wikipedia are thoroughly democratic, open to anyone, and any contributions made are visible to the entire world as soon as the ‘save’ button is clicked. Such debates and arguments, constantly repeated, lead to intellectual self-reliance as well as scepticism.”

O’Sullivan, 2009, p. 115

Certes, comme nous l’avons souligné dans la section « Les pages de discussion : peut-on entendre tout le monde ? », de nombreux biais peuvent empêcher une discussion où chacun s’exprime de manière équitable. Mais cela n’est-il pas le cas dans tous les débats collectifs, de quelque nature qu’ils soient ? La public sphere de Jürgen Habermas ne serait-ce pas qu’une utopie ? Finalement, l’essentiel pour les sciences sociales est plutôt de tenir compte de ces obstacles, pour ainsi retranscrire et étudier au mieux ces espaces de discussion afin, par exemple, d’établir si l’on peut ou non imaginer ces talk pages comme la simple version numérique d’un débat public. Ces espaces de débats sont en effet propices, soit à l’examen des débats en cours sur la plateforme, soit pour étudier, notamment par l’analyse de réseaux, la structure même d’une discussion. La question est alors de déterminer si l’on peut considérer les débats sur Wikipédia comme une forme, parmi d’autres, que peuvent prendre les débats sur Internet, auquel cas les conclusions se limiteraient aux pratiques numériques, ou si l’on peut examiner Wikipédia comme un miroir des débats de société. Car c’est là que se joue l’une des difficultés pour la recherche en sciences sociales : mesurer jusqu’où les pratiques numériques peuvent représenter des phénomènes plus généraux.   


Bibliographie

Ouvrages et articles 

BEAUDE B. (2015), « De quoi Wikipédia est-elle le lieu », in : Barbe L., Merzeau L. et Schafer V. (dir.), Wikipédia, objet scientifique non identifié, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, pp. 41-54.

BEAUDE B. (2016), The Ends of the Internet, Amsterdam, Institute of Network Cultures (First published in French in 2014 as Les fins d’Internet, Limoges, FYP Editions). 

BEAUDE B. (2017), « (re)Médiations numériques et perturbations des sciences sociales contemporaines », Sociologie et sociétés 49 (2), pp. 83–111. 

BLACK L. W., WELSER H. T., COSLEY D., DEGROOT J. M. (2011), “Self-Governance Through Group Discussion in Wikipedia: Measuring Deliberation in Online Groups”, Small Group Research 42(5), pp. 595-634.

CARDON D., LEVREL J. (2009), « La vigilance participative. Une interprétation de la gouvernance de Wikipédia », Réseaux154(2), pp. 51-89.

HABERMAS J. (1962), The Structural Transformation of the Public Sphere, Cambridge, Polity Press.

HOCQUET A. (2015), « Wikipédia en tant que forum : une analyse de réseaux sociaux pour l’ethnographie de la production d’articles », in : Barbe L., Merzeau L. et Schafer V. (eds.), Wikipédia, objet scientifique non identifié, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, pp. 165-176.

KAPLAN F., NOVA N. (2016), Le miracle Wikipédia, Lausanne, Presse polytechniques et universitaires romandes. 

KELTY C. M. (2008), Two Bits: The Cultural Significance of Free Software, Duke University Press. 

NOELLE-NEUMANN E. (1989), « La spirale du silence », Hermès 4, pp. 181-189 (première publication en 1974 sous le titre de : « The spiral of silence: a theory of public opinion », Journal of Communication 24, pp. 43-54).

O’SULLIVAN D. (2009), Wikipedia: A new community of practice?, Farnham, Ashgate.

REAGLE, J. M. (2010), Good Faith Collaboration: The Culture of Wikipedia, Cambridge, MIT Press. 

ROGERS R. (2013), Digital Methods, Cambridge, MIT Press.

VENTURINI T. (2012), “Building on faults: How to represent controversies with digital methods”, Public Understanding of Science 21(7), pp. 796-812. 

VENTURINI T., CARDON D., COINTET J.-P. (2014), « Méthodes digitales. Approches quali/quanti des données numériques », Réseaux 188(6), pp. 9-21. 

VIÉGAS F. B., WATTENBERG M., KRISS J. and VAN HAM F. (2007), “Talk Before You Type: Coordination in Wikipedia”, in : 2007 40th Annual Hawaii International Conference on System Sciences (HICSS’07), Waikoloa, HI, , pp. 78-78. 

Sites Internet visités

Wikipédia, « Lausanne », consulté le 2 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lausanne

Wikipédia, « Wikipédia : Administrateur », consulté le 3 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Administrateur

Wikipédia, « Wikipédia : Faux-nez », consulté le 28 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Faux-nez

Wikipédia, « Wikipédia : Nom d’utilisateur », consulté le 24 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Nom_d%27utilisateur

Wikipédia, « Wikimedia Foundation », consulté le 3 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikimedia_Foundation

Vidéos

Wikimedia France, « Formation accélérée à Wikipédia », mise en ligne le 8 mars 2019.

Image de titre

Wikipedia-logo-v2.svg (téléchargé le 3 janvier 2021). https://en.wikipedia.org/wiki/File:Wikipedia-logo-v2.svg


Notes

  1. Les articles Wikipédia sont en effet publiés sous licence libre (licence CC BY-SA).
  2. L’un des plus visibles étant probablement les Google Knowledge Panels, qui utilisent des informations issues de Wikipédia.
  3. Beaude, 2016, p. 19 : “Synchorization, derived analogously to ‘synchronization’, is the process where we create together a common space of life, just as synchronization creates shared time”.
  4. Voir l’article Wikipédia à ce sujet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikimedia_Foundation
  5. C’est seulement si des contributeurs ne parviennent pas à s’accorder qu’intervient un comité d’arbitrage (Cardon & Levrel, 2009, p. 54).
  6. Dans la mesure où les problèmes se règlent entre les contributeurs d’un même article et non pas en impliquant l’ensemble de la communauté.
  7. A ce sujet, voir entre autres la vidéo explicative de Wikimédia France, qui explique les cinq principes fondateurs de Wikipédia : https://www.youtube.com/watch?v=loolTNuJ_uw.
  8. Kelty, 2008, p. 3.
  9. Voir Reagle, 2010, p. 71.
  10. Interview de Sabine Niederer dans Kaplan & Nova, 2016, p. 51-61.
  11. Ce qui se produit souvent lorsqu’un sujet d’actualité fait polémique.
  12. Kaplan & Nova, 2016, p. 52.
  13. Ces pages possèdent également un bouton d’arrêt d’urgence, permettant aux contributeurs de stopper un bot en cas d’erreur de traitement.
  14. S’il est théoriquement possible d’utiliser son nom et prénom d’usage, il apparaît dans les faits que les contributeurs choisissent en majorité de se créer un pseudonyme. Voir à propos l’article Wikipédia concernant la création d’un nom d’utilisateur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Nom_d%27utilisateur 
  15. Même si nous pouvons retrouver certaines informations personnelles sur les pages des contributeurs.
  16. Déjà en 2007, F. Viégas et ses collègues constataient que « Wikipedia is becoming less anarchic and more driven by policies and guidelines » (Viégas et al., 2007).
  17. Voir l’article Wikipédia sur le rôle des administrateurs : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Administrateur
  18. Désigne les pages de discussion en anglais, langue originale de Wikipédia.
  19. Venturini, 2012, p. 808.
  20. Terme employé par Richard Rogers, 2013. Le repurposing désigne l’utilisation de données nativement numériques aux fins de la recherche en sciences sociales, alors même que ces données n’ont pas pour vocation d’être traitées à ces fins.
  21. Beaude, 2017, p. 93.
  22. Il existe sur la Wikipédia française une page spécifique dédiée à ce genre de pratiques sur la plateformes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Faux-nez
  23. Faisant croire que plusieurs personnes soutiennent une même position.
  24. Cité chez Hocquet, 2015, p. 167.
  25. Noelle-Neumann, 1989, p. 182.
  26. Hocquet, 2015, p. 167.
  27. Il peut arriver que certains contributeurs se suivent et se disputent sur plusieurs articles, auquel cas il faut prendre en compte plusieurs pages de discussion pour comprendre leur différend.
  28. Kaplan & Nova, 2016, p. 59-60.
  29. Habermas, 1962.
  30. Voir explications de O’Sullivan, 2009, p. 10, 113 et 114.
  31. Notamment car le public n’y est qu’un spectateur passif et n’a pas de réelle possibilité d’expression.
  32. Mais également d’autres espaces d’Internet.

Jeremy Chaumont