Histoire des techniques et sciences sociales

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De nouvelles perspectives ou de nouveaux objets ?

Ces dernières années, et conjointement à l’évolution et à la démocratisation massive des outils numériques dans le monde social, la notion de réseau semble avoir envahi l’esprit du temps. Certains vont même jusqu’à annoncer l’arrivée d’un nouveau moment de la pensée (Josset 2006). Il semble que l’intrusion de ce concept dans les sciences sociales, dont la forme particulière est d’origine mathématique suit une évolution similaire à l’essor de la cybernétique dans les années 1950. Sous plusieurs aspects, les structures épistémologiques de cette notion ressemble d’ailleurs fort à cette discipline.

Cependant, l’idée de réseau souffre des mêmes limites que son ancêtre, notamment de par leur nature réductionniste. Dans les lignes qui suivent, nous allons d’abord revenir aux fondements de la logique cybernéticienne à l’origine du succès actuel de la science des réseaux, tout en décrivant ses limites inhérentes. Dans un deuxième temps, nous examinerons les ‘nouvelles sciences sociales’ basées sur ce type d’approches, notamment à l’aune de la notion de réseau social qui incarne la majorité des problèmes posés. En guise de conclusion, nous étendrons ces observations à l’évolution générale des sciences humaines par rapport à l’histoire des techniques.

Théorie des systèmes et cybernétique

Systèmes complexes en physique

L’épistémologique au cœur de cette approche se base sur l’idée selon laquelle des formes structurelles constantes surviennent sur des systèmes de nature différente. Cette idée trouve son origine dans les mathématiques des systèmes chaotiques. La découverte fondamentale de ces dernières fut que, malgré leur comportement apparemment désordonné, certains systèmes pouvait être formalisés de manière à révéler des formes d’ordre à un niveau d’abstraction supérieur. Par exemple, le mouvement imprévisible et irrégulier d’un pendule chaotique suit une courbe bien particulière lorsque tracé dans un espace complexe selon certaines variables. Cette courbe peut être analysée avec des outils géométriques est admet certaines constantes. Ces courbes peuvent alors être classifiées selon des propriétés topologiques. Ces dernières expliquent alors en partie le comportement du système, toujours au même niveau d’abstraction. Cependant, ce qui se passe au niveau le plus bas reste imprévisible et chaotique. On dit que le système est globalement stable mais localement instable.

Le caractère chaotique des systèmes complexes repose essentiellement sur leur dynamique propre admettant des boucles de rétroactions. Certaines propriétés s’amplifient, disparaissent ou se stabilisent selon la dynamique propre du système comprenant des boucles de rétroaction positives, négatives ou neutre. C’est essentiellement cette idée de feedback qui s’exportera dans de nombreuses disciplines.

Figure 1. La logique du feedback.

Les systèmes dynamiques se stabilisant dans le temps intéresseront tout particulièrement certains chercheurs, et notamment des biologistes. Les travaux de Maturana, par exemple, cherche à montrer comment cette théorie permet d’expliquer l’émergence de structures biologiques. Ces dernières semblaient particulièrement difficiles à expliquer sur un plan physique car échangeant constamment de l’énergie avec leur environnement. En les liant avec les travaux du physicien Ilya Prigogine, il devint possible de faire coexister des structures dissipatives émergentes avec leur bases physiques. Ces dernières montrent des structures stables en vertu des boucles de rétroaction qui les régulent. Au niveau biologique, cette régulation n’est autre que l’homéostasie. Cette découverte permit de lier les objets biologiques—tels qu’une cellule par exemple—avec la physique. Les objets de la biologie apparaissent alors comme des phénomènes émergents de la physique et indescriptibles en ses termes.

L’enjeu épistémologique de la théorie des systèmes pour les sciences spéciales est en fait une question de référentialité. Les objets des sciences spéciales n’étant pas réductibles à des objets physiques, les lois de ces dernières ne sont pas superflues. De plus, elles sont alors dotées d’un pouvoir explicatif fort par leur niveau d’abstraction car survenant sur des processus dont la description physique est moins générale.

Systèmes complexes en sciences sociales

On voit donc l’intérêt que pouvait avoir pareilles théories pour la réfutation du réductionnisme physique des sciences spéciales. Les objets manipulés par la biologie ne peuvent plus alors apparaître comme des généralisations de lois physiques mais bien comme des lois universelles traitant des structures abstraites et qui surviennent sur des bases physiques.

Il n’y a alors rien d’étonnant à ce qu’on voulu étendre la validité de ces théories au monde social. Dans les années 1950, déjà, Norbert Wiener s’inspire du fonctionnement de machines basée sur des boucles de rétroactions pour souligner le rôle de ce mécanisme dans les sociétés humaines. L’aspect novateur de ses théories est d’appliquer la notion de feedback à l’information dans son sens social. Pour lui, toute information produite au sein d’une société sert à la réguler. Ce processus est alors érigé au rang de loi universelle, considérant comme information tout processus de régulation par rétroaction, qu’il s’agisse d’une décision politique ou du régulateur à boules d’une machine à vapeur.

En parallèle, l’information prend une dimension toute nouvelle dans la mesure ou elle semble participer au maintien de structures luttant contre l’entropie. Par l’information, l’humanité semble alors remplir une sorte de dessein universel néguentropique en créant de l’ordre face au chaos du monde. D’une manière similaire, les travaux de Gregory Bateson, applique la notion d’homéostasie au monde social. Il remplace toutefois contre l’entropie par la durabilité écosystémique, conférant à son interprétation de la cybernétique un ton plus critique. Quoi qu’il en soit, l’intérêt initial de la théorie des systèmes qu’était la cohésion entre science fondamentale et science spéciale par la clarification d’un système de référentialité commun disparaît. La structure cybernétique, pourtant déduite de l’observation d’objet humain, devient objectivité et est allègrement superposé à toute les dimensions de la connaissance.

Ce dissociation de la structure d’avec son référent est évidente dans le caractère éthique progressivement adopté par la cybernétique. Wiener, qui se contentait initialement de décrire des systèmes, se permet de déduire des lois cybernétiques la structure d’une société idéale (1950). L’approche cybernétique passe du régime de l’être au régime du devoir être ; devenant prescriptive, elle perd toute valeur descriptive.

La cybernétique au jour d’Internet

Lois sociologiques universelles

Tombée en désuétude après les années 1960, la cybernétique à toutefois laissé une empreinte indélébile sur les sciences de par son ambition de généraliser des lois mathématiques à toute sorte de domaines apparemment inconciliables. Elle exerça néanmoins une influence non négligeable sur le structuralisme (Lévi-Strauss 1962 356). Ce dernier se retint toutefois de chercher à généraliser des formes particulières de structures au monde social, se contentant de les déduire de l’observation de ce dernier (Lévi-Strauss 1958 328-40). Le risque du réductionnisme de l’individu à la structure sociale était par ailleurs déjà soulevé et largement critiqué (Geertz 1967).

Depuis l’arrivée d’Internet, les idées visant à expliquer l’humain à l’aide de structures objectives fixes rencontrent une nouvelle jeunesse. On observe notamment des tentatives d’appliquer au monde social des méthodes d’analyse importées de la physique, dans un renouveau des espoirs autrefois suscités par la « physique sociale » (Pentland 2014) rêvées par les positivistes (Comte 1842).

Ce phénomène s’explique de plusieurs manière. Premièrement, la puissance de calcul des ordinateurs actuel et l’incessante progression qu’elle semble suivre permet de traiter des bases de données d’une ampleur encore inconcevables il y a quelques années. Deuxièmement, la démocratisation d’appareils numériques personnels et leur utilisation généralisée fournit des masses de données à la hauteur de cette puissance de calcul.

Cette apparente explosion des limites du possible dans l’étude des phénomènes sociaux ouvre grand la porte à un certain optimisme qui frise parfois l’absurde. Ainsi, on en pourrait en venir à croire que la simple quantité de données suffit à produire du savoir et que la formalisation scientifique serait obsolète (Anderson 2008). C’était d’ailleurs cette limitation qui retenait initialement Wiener a définitivement généraliser la cybernétique (Wiener 1948, 191). De plus, cette soudaine transparence de la société à elle-même semblerait devoir régler tout ses problèmes en offrant enfin la possibilité d’un feedback constant et fermé (Pentland 2014 216).

La nouvelle universalité : le réseau

La notion de réseau n’est pas nouvelle (Musso 1987) mais exerce une fascination renouvelée sur divers penseurs depuis les années 1990. Fritjof Capra, fournit une description de l’emboîtement fractal des systèmes qui culmine dans une vision quasi mystique du réseau totalisant qu’est l’univers. Manuel Castells décrit quant à lui comment l’idée de réseau est devenue la première notion structurante de « l’âge de l’information », de l’économie politique au management, en passant par la communication et la culture.

Parallèlement, les théories de l’information et la cybernétique se sont mutées en théorie des réseaux, nouveau credo de la mathématisation du monde social. Ainsi Albert-László Barabási entent expliquer tout phénomène à partir des interconnexions dans lequel il s’inscrit. Il va jusqu’à abandonner la logique stratifiée de Capra pour ne conserver que la structure brute en réseau des objets étudiés. S’intéressant d’abord aux réseaux sous l’angle de la physique, Barabási les taxonomise et décrit les propriétés d’un nouveau type de réseau: le réseau invariant d’échelle. Ce dernier s’oppose notamment aux réseaux aléatoires, dont les liens sont distribués selon une courbe gaussienne et aux réseaux suivant une logique hiérarchique. Sa particularité réside en la présence de hubs qui divisent le réseau en sous-réseaux obéissant aux même propriétés mathématiques. Le caractère fractal de ce type de réseau orienta rapidement le chercheur vers l’ambition de tout réduire à ce type de structure.

Figure 2. Un réseau invariant d’échelle et ses sous-réseaux.

Ainsi, il nous décrit des processus de concentration du capital sans sembler comprendre ni leur ancienneté, ni le pouvoir explicatif supérieur des lois économiques (200384-7). Au contraire, le réseau est perçu comme une entité éminemment nouvelle et au potentiel insoupçonné (2005). De plus, suivant le même type d’évolution que la cybernétique, la théorie des réseaux devient également moralisante. De la simple structure en réseau, Barabási déduit diverses organisations sociales idéales.

De nouvelles technologies et de nouveaux objets

Le réseau social

L’exemple du réseau social semble réunir l’ensemble de ces problèmes et illustre les rapports entre l’évolution des sciences et l’histoire des techniques. En tant qu’objet, il apparaît à la fois comme éminemment nouveau et comme tout à fait trivial. En effet, autant l’idée de structurer des relations sociales sous forme de réseau n’a rien d’innovant, autant la forme objectivée de cette structure telle qu’incarnée dans les outils techniques modernes semble lui conférer une substantialité nouvelle.

Du point de vue du sujet, le réseau social n’est autre qu’un espace fait de relations entre individus et au sein duquel il se déploie en tant que sujet social. Par conséquent les réseaux sociaux, ainsi qu’Internet en général saisi dans sa dimension sociale, doivent être considéré comme un espace (Beaude 2015). Dans ce sens l’utilisation sociale des outils techniques numériques ne transforme pas substantiellement notre rapport à la société. En s’inscrivant dans le monde social humain, il ne font qu’en changer les modalités tout en se pliant à sa complexité.

Ce qui, par contre, est nouveau c’est la facilité pour l’individu de saisir le réseau comme concept structurant du monde social. Phénoménologiquement, le réseau s’offre au regard du sujet sous une forme objectivée. Le réseau n’est plus un forme de la pensée structurant le monde mais bien un produit de l’organisation concrète du monde social. Pour un utilisateur de réseaux sociaux la systématisation de ce type de structures sous la forme d’un outil élémentaire de ses rapports sociaux le fait passer pour une évidence.

Cette forme objective que prend la structure en réseau pourrait donner naissance à de nouvelles manières de penser le monde. Par exemple, l’organisation en réseau de sources textuelles à l’aide d’hyperliens génère de nouveaux régimes de lectures. Le réseau, ou la « multilinéarité », du texte se substitue à la linéarité connue jusqu’alors (Surmont 2005). L’espace idéel dans lequel se déploie la pensée est par conséquent transformé et obéit à de nouvelles règles. Émerge alors une nouvelle pensée en réseau suivant la logique réticulaire suivie par son mode d’acquisition de la connaissance.

Conjointement, les outils informatiques offrent des possibilités de visualisation de données révolutionnaires. La visualisation en réseau, s’étendant aux domaines les plus divers, s’impose pour traiter de ce qui, selon toute apparence, constitue concrètement des réseaux. La notion, forte de nouveaux outils de traitement de l’information et d’une nouvelle perspective offerte à l’esprit humain peut alors s’exporter à tous les domaines et devenir par là outil de la pensée.

Du point de vue des sciences sociales, un problème épistémologique fondamental se pose lorsque l’on traite des formes objectivées de réseaux. La tentation est grande de réduire des individus au réseau de destinataires de ses e-mails, de ses amis, ou encore de ses like. A partir de là florissent les conclusions triviales attribuant des causes mathématiques à des phénomènes déjà précisément décrits. A titre d’exemple, une explication de la croissance exponentielle de like par des dynamiques de visibilité, de popularité, et de pression sociale, semble considérablement plus forte qu’une explication reposant sur une loi de concentration des liens proportionnelle à leur nombre déjà atteint pour chaque nœud. La seconde explication est intégralement contenue dans la première mais n’explique en rien pourquoi elle fonctionne dans ce cas précis. Pour ce faire, elle est contrainte de faire appel à une explication sociologique.

La problème revient à la question de référentialité, la structure en réseau reposant sur des liens sociologiques et ses nœuds n’étant autres que des individus humains, elle ne peut passer de les définir pour fournir une explication complète du phénomène (Beaude 2017 86). Dans le cas contraire, elle n’est autre qu’une description vide de la société, considéré comme un simple un réseau de communication sans messages (Jonas 1953 191).

Comme le résume succintement Boris Beaude :

« Cette évidence de la relation comme constitutive des phénomènes sociaux ne saurait définir à elle seule les sciences sociales, et moins encore la sociologie. La relation relèverait en effet d’un niveau d’abstraction trop élevé pour être susceptible de produire la moindre intelligibilité. Seule, elle ne permet pas de distinguer ce qui relève de la relation entre des atomes, des moutons ou des êtres humains. »

(Beaude 2017 86)

Les individus risquent de ne plus être considérés comme tels mais comme la simple somme des traces qu’ils laissent dans l’espace numérique. Le sujet se retrouve alors complètement dissout dans la structure dans laquelle il évolue. De plus, cette interprétation influe nécessairement la conception du sujet dans le monde et de ses libertés et pourrait résulter en des interprétations de la société préjudiciables aux droits individuels (Rouvroy 179-80). Par ailleurs, considérer durablement les traces numériques comme reflet fidèle de la réalité reviendrait à exclure tout ce qui ne s’y traduit ou produit pas. La vision déformée de la réalité qui en finirait par empêcher toute approche critique du rapport entre le sujet et son environnement numérique.

Science et technique

Il semblerait que la grande nouveauté pour les sciences sociales dans le contexte numérique est l’apparition de nouveaux objets techniques. De plus, contrairement au contexte historique de naissance de la cybernétique, les sciences sociales du numérique deviennent véritablement indissociables de leur dispositif de connaissance.

Le rôle de la technique, en tant que techniques et dans son rapport à la science, devient alors fondamental à la compréhension de la société. Le nouvel œil numérique du chercheur qui semble au plus près des individus intervient lui-même dans la réalité sociale en tant qu’outil technique et tant que producteur de connaissance. Par conséquent l’épistémè de l’ère numérique semble indissociable de l’outillage technique qui à la fois produit son objet et médie son étude. L’épistémè et la technè ne font plus qu’une. L’une et l’autre, s’influençant mutuellement, crée alors une sorte de dispositif de connaissance cohérent.

Par ailleurs, l’épistémè et la technè semble se produire mutuellement, la seconde apparaissant comme la praxis de la première. En effet, toute technique est produite par une somme de connaissance. Ce processus atteint même aujourd’hui un certain degré d’automatisation. Les traces numériques peuvent être traitées par machine learning de manière à faire évoluer le dispositif technique lui-même. L’interprétation de la technique définit quant à elle le rôle qu’on leur attribue. Inversement, la technique fournit des outils d’observation du monde social inégalés, touchant au plus près la possibilité de la société de se saisir elle-même. Surtout, elle influe profondément notre vision du monde et ce, jusqu’à donner naissance à un nouveau paradigme de la pensée qui semble rompre avec la pensée moderne (Josset 2006).

Cependant, pareil dialectique tend à dissocier le dispositif techno-épistémologique de toute autre réalité sociale et de le considérer comme réalité en soi. Si les traces numériques deviennent le seul proxy entre les sciences sociales et leur objet, alors la réalité qu’elle délimite ne sera plus que numérique. Le seul objet de la pensée se réduit à son médium technique (Ellul 1977 49). On assiste donc à la fois à une inclusion de tout ce qui peut l’être dans l’objectivité propre aux médias techniques et à une exclusion vers le champ de l’inintelligible de tout ce qui y échappe (Simondon 1958 245).

En plus du risque de dissolution du sujet, de telles approches rendent totalement impossible tout discours sur la réalité de la technique. Prise comme simple produit et médium de la pensée, la technique échappe à son existence en tant qu’objet social. Épistémè et technè font alors système et se confondent. Ils semblent se dissocier des autres sphères de la société tout en les définissant. Le rôle de la technique dans la « matrice sociale », son instrumentalisation à des fins politiques peuvent alors devenir proprement inintelligibles (Bookchin 325-9 ; Martin).

Conclusion

En conclusion, on observe un développement curieusement parallèle entre l’apparition de nouvelles techniques dans la société et de nouvelles manières, présentées comme définitives, d’étudier la place de l’individu dans la société (Geoghegan 2011). L’âge de la révolution industrielle et ses machines fondées sur une connaissance mécaniste du monde applique les même principes à la connaissance du corps et de l’esprit humain. La création de systèmes de communication va de pair avec une conception de l’esprit comme processeur d’information obéissant aux mêmes lois. Aujourd’hui, la mise en réseau des individus, des machines, et des objets semblent nous dévoiler l’interconnexion des choses.

Parallèlement, un discours moralisateur semble systématiquement devoir se rattacher à ces visions du monde unifiée, comme si la technique nous dévoilait la nature profonde des choses. Jacques Ellul ne manquerait pas d’y voir la preuve du « pouvoir de fascination » (Ellul 1988 580-5) de la technique. Une nouvelle technique apparaît et semble assurer à ses observateurs la découverte d’un regard nouveau. Ces derniers, convaincus, l’élèvent au rang de loi universelle et de règle d’or.

Bilbiographie

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Sources images

Image de titre : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Social_Network_Analysis_Visualization.png

Figure 1 : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/33/Cybernetics.jpg

Figure 2 : https://notevenpast.org/wp-content/uploads/2017/01/tech_social_network_analysis.png

Ludovic Rochat