Treepedia (Senseable City Lab) : la limite d’une numérisation sensible des espaces urbains

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La tablette de Ga-Sur réalisée il y a 2500 ans avant notre ère est considérée comme la première représentation cartographique de l’Histoire 1. Elle fut découverte sur le site de l’ancienne ville mésopotamienne de Nuzi (Irak) en 1930, et est aujourd’hui conservée au Harvard Museum of the Ancient Near East. Bien qu’elle soit assez sommaire (l’auteur·rice y figure les rivières et les montagnes jouxtant la ville), elle témoigne de l’intérêt précoce des sociétés humaines pour les représentations géographiques de leurs environnements. Les nouvelles possibilités contemporaines de captations du réel viennent renouveler cette pratique historique en permettant de nouvelles approches (élaboration participative, cartographies distinctes en fonction du pays de consultation) à de nouvelles échelles (cartographie individuée, cartographie satellitaire). C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet Treepedia lancé en 2016 par le Senseable City Lab [SCL] du Massachusetts Institue of Technology.

Le Senseable city Lab et Treepedia

Le laboratoire fondé en 2004 par l’architecte italien Carlo Ratti aspire à étudier d’un point de vue critique les transformations contemporaines des villes via le déploiement : « d’outils pour apprendre à connaître la ville – afin que les villes puissent apprendre de nous »2. Le laboratoire a ainsi développé des partenariats avec AT&T, la SNCF ou encore la ville de Florence. Parmi ses projets les plus connus, on peut citer New York Talk Exchange qui propose une retranscription visuelle des télécommunications émanant et dirigées vers New York exposé lors de l’exposition « Design and the Elastic Mind » au MoMA.

Lancé en 2016, le projet Treepedia se veut être un outil de comparaison de la couverture arborée de plusieurs grandes villes internationales (de Veracruz à Tel-Aviv en passant par Tampa). Ses fondateurs affirment ainsi vouloir : « sensibiliser de manière proactive à l’amélioration de la végétation urbaine, en utilisant des techniques de vision par ordinateur basées sur les images de Google Street View » 3. Le projet est issu d’une collaboration entre le SCL, le Forum Économique Mondiale et la Global Shapers Community. Treepedia a donné lieu à trois publications universitaires depuis sa création4.

Retranscription graphique du mode de calcul de « l’indice de perception écologique » à partir des image de Google Street View

Via la présentation de nouvelles cartographies et leur mise en comparaison, le SCL aspire à la promotion de nouveaux environnements urbains plus arborés et donc, selon eux, plus écologiques : « Alors que les villes du monde entier s’empressent de mettre en œuvre des stratégies de végétalisation, nous avons mis au point une mesure – l’indice de perception écologique – qui permet d’évaluer et de comparer la couverture végétale. »5. Il est dès lors nécessaire d’interroger le regard que Treepedia porte sur les urbanités qu’il prétend analyser.

Méthodologie

Afin d’établir « l’indice de perception écologique » (Green View Index) de chaque ville, les concepteurs du projet Treepedia expliquent avoir recours aux données de Google Street View : « Cette méthode [d’analyse] prend en compte l’obstruction par la canopée des arbres et classe les images en conséquence. En utilisant Google Street View [GSV] plutôt que l’imagerie satellitaire, nous figurons la perception humaine de l’environnement au niveau de la rue. »6. Le mode de calcul de « l’indice de perception écologique » ne repose donc pas sur l’entièreté des urbanités analysées, mais seulement sur son réseau de voies carrossables et à condition que Google l’ait cartographié [Anguelov et al., 2010]. Cette limitation du jeu de données à la base du projet est d’ailleurs admise par les concepteurs du projet : « Treepedia ne cartographie pas les parcs, car GSV ne s’y aventure pas comme elle le fait dans les rues ordinaires. Bien sûr les parcs sont une composante essentielle de la végétation urbaine. Mais vous-êtes vous déjà demandé dans quelle mesure votre rue ou votre quartier est durable ? »7. Le Tempelhofer Feld de Berlin (ancien aéroport militaire transformé en parc) ou encore le Park Prater de Vienne, deux immenses parcs situés en plein cœur des deux villes ne sont donc pas pris en compte lors du calcul de « l’indice de perception écologique ». Dès lors, comment Treepedia pourrait-il prétendre comparer la végétalisation de différentes villes, si cette dernière ne prend pas en compte l’entièreté de l’urbanité ?

Green View Index des villes de Veracruz et Xalapa (Mexique)

Si le corpus de trente-quatre villes peut sembler conséquent, celui-ci est en réalité très occidentalo-centré. On y retrouve treize villes Nord-américaines et huit villes européennes. Seules des villes Sud-africaines sont analysées, alors même que de nombreux autres pays africains ont déjà été captés par GSV (Botswana, Kenya, Nigéria, Ghana, Gambie, etc.). De même, seul Tel-Aviv est inclus dans le projet, alors même que des villes comme Beyrouth (Liban) ou Damman (Arabie saoudite) ont été captées par GSV. Treepedia est donc avant tout un projet étasunien pensé et orienté pour un public occidental. Et même si les concepteurs du projet proposent leur code en Open Source afin que tout un chacun puisse analyser « l’indice de perception écologique » de leur propre ville, cette analyse nécessite des connaissances en langage Python et le recours à un API pour collecter les données de GSV. Si la tâche n’est pas impossible, elle n’est dès lors pas donnée à tout le monde et demande un ensemble de connaissances préalables spécialisées, ainsi qu’un certain degré d’investissement de la part de celui ou celle qui voudrait analyser une ville hors-corpus.

Échelles

L’approche de Treepedia se situe à l’intersection entre deux échelles : l’analyse micro-urbanistique via le recours à GSV et le comparatisme transcontinental. Si cette méthodologie permet bel et bien d’élargir l’analyse et de dépasser la simple étude de cas, celle-ci porte également le risque d’une décontextualisation des données. En effet, si « l’indice de perception écologique » que propose Treepedia permet une comparaison purement numérique, il n’aide en rien à comprendre la raison des situations locales qui peuvent avoir des origines diverses. Un recours à l’échelle méso permet alors de relativiser le classement fixer par Treepedia en identifiant d’autres causes aux différences de végétalisations entre les villes. On peut par exemple citer les causes écologiques puisque Quito est situé à 2850m d’altitude, Los-Angeles connait un climat aride et Tampa un climat subtropical humide, etc. L’échelle méso permet également d’identifier des causes historiques à « l’indice de perception écologique », Londres fut par exemple le berceau de la première révolution industrielle au milieu XIXe, ce qui a mené à une transformation radicale de l’urbanité à des fins productivistes : « Dans ce corps “industriel”, la proximité des éléments les uns à côté des autres se traduit par la volonté de produire, pas une passion de la production qui caractérise la fabrique, ce qui avait déjà frappé Heinrich Heine [écrivain allemand du XIXe siècle] lors de sa première visite à Londres. »[Mongin, 2005, p.34]. Si l’échelle méso ne permet pas à elle seule d’expliquer « l’indice de perception écologique », elle donne accès à de nouvelles clés de lecture tout en contrant la désubstantification des données induites par leur nivellement à l’échelle macro.

L’approche comparatiste de Treepedia semble s’inscrire dans la tradition positiviste de la physique sociale contemporaine. Cette dernière consiste en l’application des méthodes des sciences dites « dures » (mathématiques, physiques, biologie, etc.) au monde social afin d’en comprendre les lois fondamentales.

« La rupture [entre SSP et physique sociale] suggérée suppose que la quantité tend vers l’exhaustivité, et que l’accès à de telles données renouvelle profondément les sciences sociales [Lazer et al., 2009 ; Song et al., 2010 ; Pentland, 2014], permettant de “matérialiser” le social, de l’observer enfin [Venturini et Latour, 2010]. L’exhaustivité constituerait en quelque sorte une étape ultime, qui remettrait en cause deux principes fondamentaux de la science : la représentativité et la reproductibilité (n=all=) [Mayer-Schonberger et Cuckier, 2013]. » [Beaude, 2015, p.143]

Or, si des lois immuables semblent bel et bien régir le monde physique (gravitation, électromagnétisme, etc.), tel n’est pas le cas pour un monde social en perpétuelle reconfiguration. Les urbanités étudiées par le projet du SCL ne sont pas des terrains neutres sur lesquels agirait un certain nombre de lois premières, mais elles sont socialement construites et en continuelle mutation [Lussault, 2009 ; Lussault et Stock, 2010 ; Lussault, 2017]. Seule une approche interactionniste qui prend en compte l’intentionnalité des innombrables agents, les réseaux dans lesquels ils s’inscrivent et les institutions/collectifs qui régissent ces réseaux semblent à même de comprendre pleinement la végétalisation des urbanités et ses origines.

Cartographie sensible

Comme le rappellent les concepteurs du projet, Treepedia prétend dresser une cartographie sensible des urbanités du corpus : « nous avons développé une méthode adaptative et applicable à l’échelle universelle en analysant la quantité de verdure perçue en marchant dans la rue » 8. Or, l’automatisation du calcul de « l’indice de perception écologique » de chaque ville s’inscrit dans une démarche positiviste de quantification du réel qui semble aller à l’encontre de toute démarche dite sensible. Ainsi la méthodologie de Treepedia aurait-elle pu être remplacée par autant d’autres méthodes cartographiques déjà expérimentées dans la géographie contemporaine. On peut par exemple citer la cartographie collaborative d’espaces partagés, comme cela fut expérimenté par les occupant·e·s de la Zone À Défendre de Notre-Dame-des-Landes pour produire une Carte sensible de la Zad [Faucompré et al., 2016]. De même, les marches exploratoires permettent de produire d’autres cartographies sensibles qui révèlent des perceptions non hégémoniques de l’espace :

« Centrées sur les questions de sécurité, les marches exploratoires questionnent la pratique urbaine selon le genre et notamment les stratégies d’évitement des femmes ou encore les “murs invisibles” qui existent dans leurs déplacements urbains. Cette démarche à pour but de “pointer les choses que les hommes en cravate ne verraient pas” comme le rappelle Sophie Latour, directrice de l’association Interm’aide dans un article du Monde paru en 2017. » [Morin, 2021]

Faucompré et al., Carte sensible de la Zad, 2016

La volonté de production d’un discours neutre relevant d’une scientificité numérique semble de fait balayer la sensibilité des usager·ère·s urbaines dont Treepedia prétend retranscrire la subjectivité. Celleux-ci ne sont résumé·e·s qu’à leur seule perception cognitive, niant de fait leurs vécus et leurs agentivités sur des urbanités qu’iels impactent pleinement par leurs usages. Émerge ainsi l’un des principaux problèmes du projet Treepedia, sa prétention à résumer l’écologie à ses seules acceptions biologique et énergétique. Or l’écologie comporte également un pendant social que la méthodologie utilisée par Treepedia semble pleinement ignorer alors même qu’elle devrait tenir un rôle central dans toute cartographie écologique dite sensible. L’ajout d’arbre, tel que semble le prôner le projet Treepedia, ne serait donc pas suffisant pour repenser radicalement les urbanités de façon écologique. Le sociologue Hacène Belmessous qui a étudié les effets du projet de Grand Paris sur les populations affectées appelle à une refonte radicale des villes au prisme de l’écologie sociale. :

« L’action efficace, ce serait un appel à une refondation de la ville, c’est-à-dire sortir le foncier du jeu de la spéculation. Réduite par le capitalisme au niveau d’une banale marchandise, la ville n’est plus habitable, mais seulement à vendre ou à louer : un vaste Monopoly où les individus les plus aisés acceptent de payer des fortunes pour ne plus vivre à proximité des pauvres et des étrangers. Il est urgent de désarticuler cet ordre monopolistique. » [Belmessous, 2015]

Une piste en vue d’améliorer écologiquement et socialement les urbanités serait peut-être l’économie solidaire :

« Dans la période de mutation actuelle, les actions microcollectives [d’écologie sociale] traduisent la recherche de nouvelles régulations qui tentent de créer des formes de solidarités concrètes en ayant recours à des initiatives économiques. Plutôt que de corriger les dysfonctionnements de l’économie par la solidarité institutionnalisée, elles proposent de réinscrire la solidarité au cœur même de l’économie. À travers ce renversement de perspective, elles dépassent la simple fonction de palliatifs, elles alimentent une réflexion sur la nature du lien social et sur les finalités de l’échange économique. » [Eme et Laville, 2004, p.20]

C’est d’ailleurs parce qu’elle est de nature protéiforme, et qu’elle évolue très rapidement dans le temps que l’écologie sociale est difficilement quantifiable sans opérer d’infinis choix biaisant l’analyse. Les outils de la physique sociale, parce qu’ils sont avant tout penser pour mesurer des phénomènes clairement établis, semblent peu à même de capter l’entièreté de structures aussi complexes que des villes. Et même si Treepedia ne prétend pas analyser l’urbanité dans son ensemble, le seul « indice de perception écologique » réunit déjà un nombre trop élevé de variables (arbres, parc, végétation ornementale, plantes adventices, mauvaises herbes, friches, guerilla gardening, etc.) pour être quantifiable sur une même échelle à la manière d’un phénomène physique.

Urbanité et physique sociale

Les procédés de rationalisation ne sont pas étrangers à l’histoire de l’urbanisme. Déjà Le Corbusier et son « modulor » affirmait pouvoir repenser rationnellement les espaces architecturaux afin qu’ils soient parfaitement adaptés aux proportions du corps humain. Si cette approche peut sembler pertinente sur des petites surfaces (appartements, maison voire immeuble), elle semble être trop rigide pour des structures urbanistiques dépassant le seul groupement de foyers. On peut ici citer la ville de Brasilia imaginée par l’urbaniste Lucio Costa et l’architecte Oscar Niemeyer pour être parfaitement adaptée aux besoins de l’individu moderne (quartiers réunis par fonction, maillage de routes, zone résidentielle en proche banlieue de l’urbanité, etc.). Si celle-ci répondait parfaitement aux besoins de son temps (hégémonie de l’automobile, absence de préoccupation écologique, période de forte croissance), son plan s’est avéré trop rigide pour s’adapter à l’évolution des modes de vie. Quantifier la ville, ça serait la figer dans le temps, et donc empêcher celles et ceux qui la parcourent de la modifier au gré de leurs usages. Le projet Treepedia du SCL fait écho à ces logiques de rationalisation urbanistiques de par ses outils et sa méthodologie, ceux-ci semblent également trop rigides pour permettre l’analyse transcontinentale souhaitée par ses concepteurs. Les modes d’urbanité seraient trop divers pour être réunis dans une même échelle (ici « l’indice de perception écologique »).

« La précision et la quantité des traces numériques constituent […] une opportunité stimulante de saisir l’espace comme un agencement dynamique de réalités sociales » [Beaude, 2015, p.134]

Lucia Costa, « Brasilia Master Plan, 1957 », MÓDULO, 07/1957

Par ses limitations, Treepedia met à jour un problème bien plus profond propre à la physique sociale en général : l’inadéquation des outils et des méthodes aux objets qu’elle prétend étudier. La prétention à l’universalité de la physique sociale pose en effet problème dans l’analyse d’objets en perpétuelle mutation et où les agents sont trop nombreux pour qu’y soit décelée une logique interne commune et stable. En cela, les Sciences sociales et politiques [SSP] ainsi que les Sciences humaines et sociales [SHS] semblent être par nature anti-positivistes, en cela qu’elles admettent toutes les deux les biais inhérents à leur pratique. La prétention du SCL à analyser un « indice de perception écologique » à l’échelle mondiale révèle une incompréhension des concepts utilisés.

« [Un renouvellement des SSP au prisme des traces numériques] a comme préalable de rappeler que ces traces n’ont pas vocation à dicter notre conduite. Elles ne dispensent certainement pas d’interprétations, d’analyses, et moins encore de projets ! Encore faut-il le rappeler, les spatialités algorithmiques à venir sont largement à inventer et non à attendre ! » [Beaude, 2015, p.154]

Bibliographie

  • Anguelov, Dragomir et al. 2010. « Google Street View: Capturing the World at Street Level ». Computer 43(6) : 32‑38.
  • Beaude, Boris. 2015. « Spatialité algorithmiques ». In Traces numériques et territoires, Les débats du numériques, Paris : Presses des Mines, 133‑60. http://books.openedition.org/pressesmines/1984 (8 janvier 2023).
  • Belmessous, Hacène. 2015. Le Grand Paris du séparatisme social. Il faut refonder le droit à la ville pour tous. Post Éditions. Paris. https://www.decitre.fr/livres/le-grand-paris-du-separatisme-social-9791092616057.html (8 janvier 2023).
  • Calbérac, Yann. 2022. « Michel Lussault : L’action spatiale en géographie urbaine — Géoconfluences ». Géoconfluence. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/remue-meninges/michel-lussault (8 janvier 2023).
  • Eme, Bernard, et Jean-Louis Laville. 2004. « L’économie solidaire ou l’économie comme écologie sociale ». Écologie & politique 28(1) : 13‑25.
  • Faucompré, Quentin, Mano, Pia, et Les Formes Vives. 2016. « Carte sensible de la Zad ».
  • Griener, Pascal. 2021. « Une expérience de l’espace dans l’histoire culturelle : Jacob Burckhardt (1818-1897) ». Perspective. Actualité en histoire de l’art (2) : 171‑84.
  • Lussault, Michel. 2009. De la lutte des classes à la lutte des places. Paris : B. Grasset.
  • Lussault, Michel. 2017. Hyper-lieux : les nouvelles géographies politiques de la mondialisation. Paris : Seuil.
  • Lussault, Michel, et Mathis Stock. 2010. « “Doing with space” : towards a pragmatics of space ». Social Geography 5(1) : 11‑19.
  • Mongin, Olivier. 2005. La condition urbaine : la ville à l’heure de la mondialisation. Paris, France : Éditions du Seuil.
  • Morin, Clémence. 2021. « Les marches exploratoires, un outil féministe pour repenser l’aménagement urbain ». Institut du genre en géopolitique. https://igg-geo.org/?p=3597 (30 juin 2021).
  • Tozzi, Pascal. 2013. « Ville durable et marqueurs d’un “néo-hygiénisme” ? Analyse des discours de projets d’écoquartiers français ». Norois. Environnement, aménagement, société (227) : 97‑113.
  1. La carte dite de Çatalhöyük datée de 6500 ans avant notre ère pourrait constituer un précédent, mais celle-ci peut être interprétée comme une représentation pariétale de l’éruption du volcan Hasan et non comme une carte.
  2. « Understanding and promoting urban tree cover has never been more important. », senseable.mit.edu
  3. « Our focus is on street trees. », senseable.mit.edu
  4. X Li, C Zhang, W Li, R Ricard, Q Meng, W Zhang (2015). Assessing street-level urban greenery using Google Street View and a modified green view index. Urban Forestry & Urban Greening 14 (3), 675-685 ; I Seiferling, N Naikc, C Ratti, R Proulx (2017). Green streets − Quantifying and mapping urban trees with street-level imagery and computer vision. Landscape and Urban Planning 165: 93–101 ; X Li, C Ratti (2018). Mapping the spatial distribution of shade provision of street trees in Boston using Google Street View panoramas. Urban Forestry & Urban Greening 31: 109-119
  5. « Understanding and promoting urban tree cover has never been more important. », op. cit.
  6. « Green View Index », senseable.mit.edu
  7. « Our focus is on street trees. », op. cit.
  8. http://senseable.mit.edu/treepedia

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