Cher Eric Schmidt, vous n’avez pas besoin de mes conseils, et bien entendu, j’exprime ici le point de vue des personnes affectées. Je prends parti. Comme profiteur de la commercialisation publicitaire automatisée de Google. Et comme victime potentielle de la connaissance des données par Google et de son pouvoir de marché. Pourtant le mieux est parfois l’ennemi du bien. On peut se tuer à la victoire.
Toute l’histoire économique montre que les monopoles n’ont pas survécu sur le long terme. Soit ils ont échoué par excès de suffisance, engendré par le succès lui-même. Un cas de figure assez peu probable avec Google. Soit ils ont été affaiblis par la concurrence. Ce qui n’est guère vraisemblable, encore une fois, dans le cas de Google. Ou encore, des initiatives politiques les ont limités. IBM et Microsoft en sont les exemples les plus récents.
Une autre possibilité serait que le vainqueur s’autolimite de lui-même. Car est-il vraiment judicieux d’attendre que le premier politique crédible exige le démantèlement de Google ? Ou pire, que les citoyens refusent de vous suivre – tant qu’ils le peuvent encore ? Nous, en tout cas, nous n’en sommes plus en mesure.